1200 genies
Dialogue entre Leonard et Albert qui regardent un millier d'enfants et d'adolescents participant à une compétition d'échecs. Dialogue inspiré d'une réflexion de mère de joueur.
- Dis-moi, mon cher Albert, as-tu pensé à la quantité d'information qui serait entrée dans ces mille têtes blondes si elles n'avaient pas passé ces derniers jours à se disputer le titre de Génie des échecs. Enfin, génie pour la presse locale, pour leur boulangère ou pour tous ceux qui ignorent la quantité de travail nécessaire?
Ton fils de 14 ans, dont les titres aux échecs te rendent si fier, que sait-il de la culture nécessaire à l'honnête homme du siècle en cours et du siècle précédent?
Par exemple, Brassens, ça lui dit quelque chose?
- Brassens est plutôt réservé aux adultes, mon cher Léonard.
- Pas du tout, quand j'étais en primaire, on chantait du Brassens. Le Petit Cheval, tu connais? Il est vrai que les paroles ne sont pas de lui.
- Tu as raison, je suis sûr qu'il ne connait pas Brassens, question de mode...
- Hmm! L'art et la mode! Bon, prenons un exemple plus actuel : connait-il la signification exacte du sigle "MP3"?
- Trop difficile, moi non plus je ne la connais pas. Restons sur Brassens, c'est de la pure culture gauloise. Tu sais que nous sommes d'origine hongroise. On se moque bien de tes poètes chanteurs au pays des soeurs Polgar. Parle-moi d'esprits universels!
- D'accord, je vais le faire, mais j'y pense, toi, Albert, vu le temps que tu as gaspillé à étudier ce jeu, à t'y adonner et à l'enseigner à tes enfants, pardonne-moi, mais tu dois avoir les mêmes lacunes que ton fils. Que penses-tu de tes compatriotes et scientifiques mondialement connus que sont John Von Neumann, Leo Szilard et Edward Teller qui ont eu une influence décisive aussi bien sur l'architecture de ton Ipad que sur la bombe qui plane au-dessus de nos têtes?
- Jamais entendu parler. Je connais Puskas qui jouait au Real.